Ça commence à devenir une habitude pour tous les amateurs de balkan-beat de la capitale. Comme chaque année Shantel quitte ses platines et prend sa guitare pour enflammer la petite salle de la Maroquinerie avec son Bucovina Club Orkestar. Fort de leur succès, cette année deux dates successives seront nécessaires pour satisfaire l’affluence grandissante. Ce soir le public présent voulait danser, se lâcher et faire la fête. Et bien on peut dire qu’il fut satisfait. Je dirais même : largement satisfait. Une folie contagieuse s’est emparée de la Maroquinerie dès la première note et ce, durant près de 2h. Le show est tout ce qui a de plus rodé. Dans la setlist choisie, on sent bien l’expérience du Dj chauffeur de salle. Shantel sait y faire pour faire monter la sauce et obtenir une euphorie générale dans pratiquement chaque morceau. L’orchestre s’est enrichi de deux chanteuses et d’un violon supplémentaire. Shantel ne cherche pas à centraliser le show sur lui et laisse à chacun de ses musiciens (accordéon, trombone, trompette, violons) et chanteuses son instant de gloire.
Au vu de l’ambiance de folie, des performances scéniques et techniques et de ce désir de partager ses racines, on peut facilement comparer Shantel et son Bucovina Club à un Manu Chao et son Radio Bemba à la sauce balkanique. Car le public ultra réceptif aura été complètement conquis par les rythmiques sautillantes et les mélodies accrocheuses. Shantel jongle entre ses propres compos et les standards dépoussiérés de musique traditionnelle de l’Est.
La connexion avec le public est très intense et Shantel n’hésitera pas à descendre dans la fosse bouillonnante pour chanter Bella Cio avec lui, ou l’arroser d’eau voir de mousseux. La seule ombre au tableau sera le zèle de la sécurité de la salle qui plantera deux armoires devant la scène, refroidissant les ardeurs du danseur trop survolté. On aura même vu un gars se faire jeter de la salle, clé de bras à l’appui. A 25 euros la place, ça fait cher la clé de bras.
Mise à part ça, ce concert fut un bel exemple de générosité aussi bien côté scène (2h de set tout de même) que dans la salle. Shantel sera très reconnaissant face à l’accueil du public parisien et aura du mal à quitter la scène. A l’heure où j’écris cette chronique mes courbatures aux jambes me font souffrir tant j’ai sauté et comme beaucoup j’ai eu du mal à quitter la salle en espérant un ultime rappel avant la prochaine date.
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